TELL ME.

Voilà désormais cinq ans que tu avais envoyé Valentine te renseigner sur cette ville et tu avais commencé à perdre patience. Tu avais fait ton chemin pendant ce temps, mais tu savais que dans cette ville, il y avait quelque chose qui changerait tout. Tu le savais au plus profond de tes entrailles, dans tes tripes. Tu avais assez attendu, tu avais été bien plus que patience et généreuse avec lui, tu ne l'avais jamais été d'ailleurs. Cependant toute patience et toute générosité ont ses propres limites et ces dernières étaient atteintes.

C'est pourquoi, il t'avait contacté, sentant le poids de la pression que tu mettais de plus en plus et désormais te voilà. Tu avais décidé d'une rencontre magnanime de ta part, tu te doutais bien qu'il avait du faire sa petite vie dans cette ville et si les informations étaient bonnes, loyales et intéressantes, tu envisageais même de laisser son petit monde construit tranquille, comme une récompense de loyauté aux fils des années. Bien qu'après tout, il n'avait jamais eu le choix et tu te doutais bien que s'il n'y étais pas contraint, il ne te suivrait pas de la sorte.

Cependant, tu ne pouvais pas te permettre de lui rendre sa totale liberté, tu avais bien trop besoin de lui « Il ne me faut pas cinq ans pour aboutir à une mission » Répliquas-tu en référence à la sienne « J'ai même fais beaucoup plus que prévu » Continuas-tu, bien entendu, cela ne te dérangeait pas de te salir les mains et faire le sale boulot, mais tu préférais qu'on le fasse à ta place. Il fallait que tu te préserve et que tu ne te fasses pas avoir après tout. Vaut mieux les autres que toi, c'est ce que tu te disais continuellement et cela t'avait toujours réussis.

Tu écoutais donc attentivement ce qu'il te disait, le scrutant droit dans les yeux sans omettre les moindres détails, les postures, les manies. Tu étais toujours à l'affût de tout soupçons. Tu n'étais pas du genre à faire confiance, tu l'avais fait une fois dans ta vie et ça t'avait coûté ton enfant ainsi que ta vie, plus jamais tu ne donnerais ta confiance et quand bien même tu le voudrais, il y avait toujours cette voix dans ton fort intérieur qui te préservait de toute trahison en cas de confiance trop aveugle. Tu croisais les bras, tournant la tête sur le côté.

Tu te mis donc à sourire énigmatiquement à sa question « cela ne te regarde pas, moins tu en sais, mieux ta conscience se portera » Répliques-tu. Car il est vrai que contrairement à toi, il avait gardé son humanité, cependant tu ne lui avait pas enlevé ce qu'on t'avait pris. Voilà la différence « T'en fais pas pour moi, j'ai déjà une idée de travail, mais je prends ta proposition également » Fis-tu donc en souriant.

Tu t'avançais donc vers lui, les coudes sur la table tu te penchais «Maintenant, tu vas me dire ce que  tu me caches, ce qui t'a retenu pendant cinq ans » Répliques-tu sérieusement et menaçante « Soit tu me le dis, soit je te force à le faire... Mais dans ton intérêt, il vaut mieux que cela vienne de toi » Continuas-tu sévèrement.

Tes bras croiser autour de la table, en face de ce qu'on pourrait appeler « ami » ou bien alors sbire était plus ressemblant « Valentine, on avait dit au début que tu ne saurais rien de mes agissements, et tu avais été plus que d'accord pour ne rien savoir » Dis-tu « crois-moi, il vaut mieux pour toi qu'on continue ainsi... Tu es bien trop sensible pour cela » Affirmas-tu donc en changeant de sujet comme le fait de mon arrivée et mon intégration dans la ville « Archiviste, c'est le meilleur moyen rapide pour savoir ce que je veux, je sais déjà quoi faire pour arriver à avoir ce que je veux »  fis-tu de manière énigmatique.

Bien entendu, tu n'étais pas dupe et tu décida donc d'aller droit au but, tu savais que ton ami te cacha quelque chose, qu'il te mentait. Pour qu'il fasse cela, tu savais que c'était quelque chose d'intéressant, d'important, quelque chose qui pourrait tout changer. C'est donc alors qu'il cracha le morceau, la vérité. Tu restais muette un instant. Un double, un sosie, tu avais ta descendante dans la ville. Tu avais beaucoup d'émotion en même temps et tu ne savais pas laquelle choisir.

Tu regardais ton compagnon depuis des décennies, tu compris alors sa trahison. Ton visage se ferma instantanément « Et tu n'as rien fait ? Et tu n'as rien dit ? » Demandas-tu, une partie de toi espérer que cela ne soit pas le cas, mais au vu de son visage si coupable, tu compris que oui. Tu relevas la tête, ton visage trahissant la colère qui naissait en toi à chaque secondes qui passe tandis que vos regards se plantaient l'un dans l'autre.

Tu pris une aspiration « Tu me croyais impulsive à ce point ? » Repris-tu en essayant tant bien que mal de rester calme. A juste titre il pouvait penser que tu étais impulsive, tu agissais en tant que telle et il est vrai que tu l'étais la plupart du temps. Cependant, Valentine était au courant de ton attachement à ton enfant et par conséquent ta descendance, c'était la seule chose qui pouvait te rendre à la limite humaine. Je vis son regard qui confirmait qu'effectivement, il ne faisait pas confiance et qu'il m'avait sciemment menti.

Tu te levas, balançant tout sur la table d'un revers de main « Je n'ai rien à te prouver, je suis ta créatrice » Commenças-tu en criant d'avantage « Tu n'as pas à douter de mon discernement, il est de ton devoir d'être à mon service » Hurlas-tu. Jamais il n'avait subi t'a colère et jamais tu n'avais été contre lui, mais désormais, il avait perdu ta confiance et engendrée ta haine et ta colère. Lui qui était la seule personne en qui tu faisais confiance aveuglement. Tu ne l'acceptais pas. Il savait que tu avais besoin de tout savoir, que tu ne pouvais pas retrouver la paix tant que tes desseins n'était pas terminés.

Tu t'étais levée entre temps, les mains contre la table, tu te penchas sur lui « Mais au lieu de ça, tu préfères servir ces habitants, les intérêts de Kézya » Repris-tu plus doucement, mais tellement plus froidement « Tu as perdu ma confiance et crois-moi la route sera longue pour toi, j'ai de toute évidence des ennemis partout » Fis-tu « Je dois gagner en puissance et je ne reculerais devant rien pour y parvenir » Finis-tu aussi froide que déterminée.

S'il y avait bien une personne en qui tu n'avais eu aucun doute, c'était Valentine, il avait été toujours de ton côté. De son propre chef, on non. Depuis que tu l'avais transformée, vous aviez passer beaucoup de temps ensemble, beaucoup d'aventure également. Cependant, alors que tu venais d'arrivée dans la ville, tu sentis que quelque chose n'allait pas, que tu avais perdu un de tes plus fidèle allié. Il n'y avait rien de tel pour faire naître ta colère, ta frustration. Tu ne supportais pas ne pas avoir le contrôle de la situation et surtout qu'on te mente.

Alors pour la première fois depuis que vous vous connaissiez, tu étais en colère contre lui, lui qui avait été pendant longtemps un de tes plus loyaux homme de main « Oh très bien, alors explique-moi, explique-moi pourquoi tu as mis autant de temps, pourquoi tu as mis cinq ans » Fis-tu en croisant les bras toujours énervé contre lui, mais en essayant de faire terre cette colère flamboyante qui te consumait de manière destructive.

Tu continuais de l'écouté tandis qu'il essayait de se justifier, bien entendu, tu ne le croyais pas une seconde. Oui, il était vrai que tu n'aimais pas les informations vastes, mais c'est bien pour cela que tu avais choisie Valentine et pas un autre, il était celui qui était tellement plus rapide, celui en qui tu avais plus confiance « On ne va pas devenir ennemi, non... Mais tu ne retrouveras pas non plus ta liberté » Fis-tu sévèrement. Pourtant, tu avais bien sous entendus avant qu'il ne parte en mission qu'après celle-ci, si tu arrivais à faire tes desseins, il serait libre. Bien que tu ne te l'avouais pas, mais tu avais toujours eu peur de la lui rendre et de le perdre.

Tu savais bien qu'il restait vers toi car il était prisonnier, et pas pour toi. Bien qu'en apparence tu te montrais confiance et comme si cela ne te faisait ni chaud ni froid, tu avais toujours eu cette peur dans ta tête, cette voix qui te faisait rappeler que personne voudrait être alliée avec toi au vu de comment tu pouvais les traiter et parfois être un monstre. Tu restais silencieuse pendant un temps, le regardant, l'examinant sur toutes les coutures « Tiens-tu à elle ? Tiens-tu à Kézia ? » Posas-tu comme question bien que tu te doutais de cette réponse.

C’est fou comme la vie pouvait vous apporter des surprises. Tu pouvais faire confiance à des personnes et jamais te trahirons... Enfaîte non, ils te trahiront toujours. Alors le mieux c’était de ne faire confiance à personne, seulement à toi. Tout comme ne rien attendre de personne, la vie te l’avait encore prouvé, tu finissais toujours par être déçue. Et cette fois-ci, c’était ton compagnon de toujours qui t’avait fait le coup, au final, on était mieux servi que par soi-même et tu comptais bien le faire, ainsi que de ne plus rien lui confier, de toute évidence tu avais été trop laxiste avec lui avec le temps. Et c’était comme cela qu’il te remerciait.  

Tu étais en colère contre lui, tu lui faisais confiance et il avait détruit cette confiance juste pour une simple et stupide humaine. Cependant, il te connaissait et il devait bien se douter que tu n’allais pas être ravis, tu détestais te déplacer d’origine, mais tu le faisais. Bien entendu, ce qui t’avait en premier lieu de venir dans cette ville c’était qu’il y avait pas mal de mystère et comme tout être surnaturelle, tu étais attirée par ce lieu.  

Tu levas les sourcils suite à sa réplique “Je t’enfonce un pieu dans le cœur maintenant ou bien j’attends encore un peu ?” Répondis-tu, se laisser vivre. Il était sérieux, pendant cinq ans ? Mais bien entendu ce n’était pas la réponse de cette question que t’attendait le plus “Je veux que tu me le dises” Ordonnas-tu “Tu m’as assez mise en colère pour aujourd’hui, c’est ça ?” Repris-tu ensuite.  

Bien entendu, tu ne l’avouerais jamais que tu étais agacée de passer au second plan, mais il te mettait dans situation délicate. Tu vivais pour te venger, mais également pour ta descendance. Comment pouvais-tu gérer que celle qui a empêché ta mission pendant de si longue année, qui t’a volé ton compagnon de route, que celle que tu voulais protéger et connaître était celle de qui tu devais te venger. Tu savais aussi que tu pouvais ravaler cette envie de punir, cette envie de vengeance. Etouffé cet orgueil, mais ce n’était pas ton genre.  

Tu ne savais pas ce que tu allais encore faire, mais il était évident que tu comptais bien rester dans cette ville pendant encore un petit temps. Tu croisas les bras afin de regarder ton compagnon de voyage de manière assez autoritaire.

C’est donc à ce moment-là que Valentine releva la tête, te regardant en face pour t’annoncer que oui, oui il tenait énormément à elle. Et cela te mettait bien plus en colère, tu ne voulais pas prendre le risque de te faire évincer par cette simple humaine “Ecoute moi, tu ne verras plus cette Kezya tant que je ne l’aurais pas décidé” Fis-tu alors en colère. Tu le regardas droit dans les yeux, l’hypnotisant “Tu vas à New Castle en Pennsylvanie retrouver la famille Mayfield et tu vas tous les tuer un par un jusqu’à ce qu’il en reste plus et même toutes les personnes liées à cette famille de près ou de loin dans la hiérarchie du sang” Ordonnas-tu avant de quitter cet établissement.